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Conseils pour les Semis : 6 erreurs à éviter

Le 09 février 2023
Conseils pour les Semis : 6 erreurs à éviter

Réussir ses semis, ce n’est pas si simple que ça en a l’air ! De nombreux pièges se glissent, à chaque étape. Sans les bonnes méthodes, vous risquez de voir vos semis filer, vos pousses dessécher, vos semences geler ou ne jamais germer, vos feuilles rester toutes petites… Bref, vous risquez de devoir courir à Jardiland pour acheter des plants de remplacement, en urgence ! Alors, comment réussir ses semis, en intérieur comme en extérieur ? Voilà 6 erreurs à éviter… Et les bonnes pratiques de jardinage naturel, de la graine au légume !

 

Réussir ses semis en intérieur ou sous serre : 6 erreurs que vous ne ferez plus

 

1. Ne choisissez plus les pots de semis au hasard 

 

Souvent, on aime recycler ce qu’on trouve pour planter nos graines. Et c’est une excellente idée ! À condition de le faire intelligemment… Choisir un pot au hasard, sans penser à la taille finale de la plante : attention, erreur ! 


Au moment de mettre votre graine en terre, veillez à choisir une barquette adaptée. 

  • Un pot large pour les légumes fruits, qui vont rapidement grandir avant le repiquage de mai. Tomates, courgettes, aubergines, etc. 1 graine par pot.
  • Des récipients profonds pour les légumes racines : poireaux, oignons, betterave, etc.
  • Les barquettes moins hautes pour les légumes feuilles (épinards, salade, etc.). Vous pouvez en semer plusieurs dans un même pot.

À partir de là, sentez-vous libre de récupérer des récipients pour éviter d’en acheter !

  • Boites d’œufs pour les légumes feuilles (pensez à adapter l’arrosage. On voit ça plus bas !).
  • Barquettes en carton (typiquement, les boites de repas à emporter).
  • Plaque de polyester des poissonniers (faites de la récup’ au marché !).
    Etc.

Semis dans des barquettes recyclées

Semis dans des barquettes

2. Arrêtez d’agresser les graines avec une mauvaise terre

 

Autre erreur fréquente : utiliser la terre du potager pour les semis d’intérieur. C’est là que finiront les plantes après tout… Non ? 

Oui… Mais cette terre n’est pas adaptée aux graines.

Choisissez, comme son nom l’indique, un terreau à semis. Il est bien plus aéré et drainé que la terre du potager. Cela évite d’étouffer les semences, et cela facilite le passage des cotylédons (les premières feuilles sorties).


De même, ne mettez jamais de compost sur les semis. C’est bien trop riche en nutriment : cela pourrait les brûler ! 


>> À lire aussi : Potager en permaculture, où acheter (ou récupérer) ses graines ?

 

3. Oubliez les fenêtres orientées au nord pour vos jeunes plants

 

En termes de semis d’intérieur, le choix de l’emplacement est crucial ! Les jeunes pousses attendent lumière et chaleur pour germer. De nombreuses plantes ont besoin de plus de 15 °C pour libérer leurs précieuses feuilles :  basilic, céleri, concombres, cornichons, courgettes, potirons, melons, poivrons, piments, tomates, etc. Les aubergines sont les plus frileuses : elles demandent au moins 24 °C pour germer !


Alors, on fait quoi ? Placez vos semis au plus proche des fenêtres orientées sud, ou dans une serre bien exposée. 


Attention aux courants d'air, qui pourraient ouvrir brusquement la fenêtre et tout faire tomber (c'est du vécu !).

 

4. Ne surestimez pas la force des cotylédons pour soulever la terre… 

Cotylédons, les deux premières feuilles à sortir de la graine

Bonjour aux cotylédons !

 

Pour rappel, les cotylédons sont des deux feuilles contenues dans la graine, et les premières à sortir lors de la germination. Voilà, vous pourrez marquer des points au Scrabble !

Et ces feuilles… Elles n’ont pas de gros bras ! C’est donc à vous de les aider à sortir de terre. Un conseil important pour vos semis : n’enterrez pas trop profond les graines.

  • Enfoncez les semences de 2 fois leur épaisseur maximum. Les graines les plus petites sont donc à semer à la volée.
  • Pensez aussi à les planter dans le bon sens ! Pour les graines de tomates et courges par exemple, orientez le petit pic vers le haut. Voilà : les cotylédons n’ont plus qu’à suivre la lumière.

 

5. Ne laissez plus vos semis filer

 

Rassurez-vous : vos semis ne vont pas partir en courant... On dit qu’un semis file lorsqu’il pousse trop vite dans une direction. Il a alors une tige toute fine, toute fragile et déséquilibrée. Quelle drôle d’idée ! 

Si vous voyez vos semis filer, c’est que les feuilles sont en quête de soleil. Comment éviter ça ? 

Tournez régulièrement les pots, pour éviter que les plantes ne se courbent vers la lumière. Faites un quart de tour, 2 à 3 fois par semaine. Rassurez-vous : vos plantes n’auront pas le tournis ! Par contre, elles pousseront bien droit.

 

6. N’oubliez pas un arrosage minutieux et délicat

 

Dernier point pour les semis en intérieur, et non des moindres : l’arrosage. 

  • Apportez de l’eau dès que le terreau est sec. Pas trop tôt, pas trop tard. Il vous faudra donc vérifier quotidiennement, et arroser environ 2 ou 3 fois par semaine. Parfois plus, si le pot est petit, en carton (cela absorbe l’eau) ou qu’il fait bien chaud. Parfois moins, si l’atmosphère est humide. Trop d’eau, et vos graines risquent de pourrir. Pas assez, et elles ne pousseront jamais : bref, tout est une question d’équilibre.
  • Arrosez avec un vaporisateur (ou un pisch pisch, comme j’aime l’appeler) plutôt qu’un arrosoir. Cela permet de bien doser l’eau, pour ne pas noyer les graines. Surtout, cela évite de faire ressortir de terre vos délicates semences !
  • Une fois que les graines ont germées : en arrosant, il ne faut pas que les feuilles se collent au terreau. Là encore, le vaporisateur est idéal.

 

3 conseils pour les semis en extérieur : les graines, en pleine terre !

 

Pour planter les graines en extérieur, de nombreux conseils pour les semis en intérieur sont toujours valables : enfoncez les graines maximum 2 fois leur profondeur, veillez à arroser dès que la terre est sèche, ne recouvrez pas d’engrais trop nutritifs, etc. 


Ceci dit, voyons les bonnes pratiques spécifiques aux semis d’extérieur.

 

1. Plantez vos graines au bon moment : patience est maître mot 

 

Dès les premiers rayons du soleil, la tentation est grande ! Et si on mettait les premières semences du potager ? 

Patience, jardinier enthousiaste... En semant trop tôt, les graines n’auront pas assez de chaleur pour germer : elles pourraient alors pourrir sous terre ! 


Respectez donc les différentes températures de germination.

  • Dès février, voire janvier, vous pouvez planter les bulbilles d’oignons et échalotes, ainsi que les caïeux d’ail. Voilà des plantes bien résistantes au gel et aux températures négatives !
  • Attendez que les températures atteignent 7 ou 8 °C et que les rayons du soleil réchauffent le sol, pour semer en pleine terre les carottes, épinards, fèves, laitues et radis. En cas de gel, ou pendant la nuit, pensez tout de même à des protections d’appoint (comme le voile d’hivernage).
  • C’est à partir de 10 °C que de nombreuses graines peuvent être semées en extérieur : betteraves, brocolis, choux verts et chou-fleur, poireau, navets, blettes, pois, etc. Vous pouvez aussi prendre de l’avance, en les semant sous serre.

 

2. Paillez généreusement… Sans recouvrir vos graines

 

Le paillage est une technique très utilisée au potager naturel. Et pour cause : cette couverture végétale isole la terre du froid et de la chaleur, préserve l’humidité et les nutriments du sol, etc. D’ailleurs, on vous recommande fortement de pailler votre potager toute l’année, même l’hiver.


Pour les semis, cependant, le paillage bloque le passage de la lumière : les graines ont bien de la peine à libérer leurs cotylédons sous une épaisse couverture ! Que faire ? Ouvrez simplement le paillage pour y placer vos graines. Ne refermez pas tant que les feuilles ne sont pas sorties ! C’est seulement quand la plante aura dépassé l’épaisseur de paille, que vous pourrez couvrir à nouveau le sol. 

 

3. Protégez les jeunes feuilles (appétissantes !) des animaux du jardin

 

Voilà un sujet épineux pour les semis d’extérieur : la gourmandise, ou maladresse, de la faune ! Les gastéropodes (limaces et escargots) se jettent sur les feuilles tendres et appétissantes. Tandis que poules et chats peuvent, par mégarde, piétiner ou béqueter vos plantes fragiles. Faites preuve de créativité (et réactivité !) pour protéger vos semis des « ravageurs ».


Pour éviter les limaces et escargots, plusieurs options.

  • Mettre vos jeunes plants sous cloche, châssis ou serre. Cela conservera également la chaleur. 
  • Prévoir une autre parcelle encore plus appétissante, pour divertir les gastéropodes. Ces derniers adorent la moutarde, par exemple ! Semez-en à distance du potager, et laissez-leur ce festin.
  • Devenir vous-même prédateur.rices : pièges à limace (avec de la bière par exemple) ou sacrifice à la pelle le soir venu…
  • Créer un écosystème d’autorégulation. C’est le plus recommandé dans les grands jardins : progressivement, vous n’aurez plus à intervenir ! Il s’agit d’offrir des abris pour les grenouilles ou hérissons, qui s’occuperont d’éloigner les limaces à votre place.

 

Pour protéger vos plantes des chats et poules…

  • Empêchez l’accès au potager, par une clôture.
  • Placez des obstacles autour des semis (par exemple, des carreaux de carrelage à la verticale). Les chats sont assez minutieux, et éviteront cette zone. 
  • Si vous avez d’autres idées, écrivez-nous en commentaire !

Photo de jeunes semis en pleine terre, séparés par des carrelage à la verticale, pour éviter le passage des chats

Jeunes semis de poireau et carrelages, pour éviter le passage des chats

 


Et voilà, vous savez comment réussir vos semis, en intérieur comme en extérieur ! Appliquez ces conseils pour dire au revoir aux tiges filées, aux graines pourries et aux semences qui ne partent jamais. 3, 2, 1… Germez ! 


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